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ACTU MERCATO

Allemagne-France, l’amitié à sens unique

Par Julien Duez
Allemagne-France, l’amitié à sens unique

Jadis les Brésiliens, aujourd’hui les Français. Les joueurs hexagonaux ont affolé le mercato outre-Rhin. Pas un jour sans que la presse allemande ne s’emballe devant l’arrivée de tel espoir du PSG ou de tel milieu lyonnais. Une chose est sûre : le Bleu a la cote chez nos voisins. Mais pourquoi l’inverse n’est-il pas vrai ?

Que les Allemands s’excitent devant les joueurs français n’est pas vraiment un phénomène nouveau. Même Franz Beckenbauer n’a pas attendu la naissance d’Ousmane Dembélé pour lâcher son premier cri du cœur. C’est à lui que l’on doit la phrase « Schapapapa, quel joueur talentueux ! » Pour celles et ceux qui auraient du mal avec la prononciation française teintée d’accent bavarois du Kaiser, il voulait bien entendu parler de Jean-Pierre Papin. Mais si en 1994, la venue de l’ancien meilleur buteur du monde au Bayern Munich était un événement en soi, ses deux ans sous le maillot de l’Étoile du Sud n’avaient eux rien de particulièrement fabuleux. Qu’importe, une bonne vingtaine d’années plus tard, la majorité des clubs de Bundesliga se ruent sur le voisin français. Mais contrairement à Papin à l’époque, ils jettent désormais plus volontiers leur dévolu sur de jeunes joueurs qui bénéficient déjà d’une expérience au plus haut niveau.

L’exemple le plus parlant (et le plus cher) est celui de Corentin Tolisso, arrivé au Bayern pour 41,5 millions d’euros, soit le transfert le plus cher de l’histoire de la Bundesliga. D’autres clubs de l’élite allemande ne sont pas en reste : Dan-Axel Zagadou à Dortmund, Jean-Kévin Augustin à Leipzig, Amine Harit à Schalke, Abdou Diallo à Mayence, sans oublier Sébastien Haller à Francfort.

Lizarazu, Ismaël, Ribéry, Dembélé…

Ce n’est évidemment pas la première fois que des clubs allemands réalisent de gros coups. Les exemples de Bixente Lizarazu et Valérien Ismaël, suivis plus tard par Franck Ribéry ou Ousmane Dembélé en sont la preuve. Mais voir une telle vague tricolore déferler sur la Bundesliga appartient au jamais-vu. Pas de quoi impressionner pour autant Michel Pautot, avocat au Barreau de Marseille et auteur de l’étude annuelle Sport et nationalité, éditée par le site Légisport. Pour lui, les joueurs français ont tout intérêt à franchir le Rhin, car les opportunités de progression sont meilleures de l’autre côté : « Chaque année, on retrouve au moins un club allemand dans le dernier carré de la Coupe d’Europe. Ce que le Paris Saint-Germain, malgré tous les millions du Qatar, n’est jamais parvenu à faire. Cela montre à quel point le niveau est plus élevé en Allemagne (la saison passée, Monaco et Lyon ont toutefois atteint les demi-finales de C1 et C3 alors qu’aucun club allemand n’a attend ce stade, ndlr). »

Mais les intérêts sont évidemment partagés et les clubs allemands profitent eux aussi des nombreux talents que la France a à offrir. « La formation française est excellente, martèle Gernot Rohr, bien connu du côté de Bordeaux et de Nice. Les Français sont connus pour leur vitesse et leur explosivité, des qualités pour lesquelles ils sont en moyenne meilleurs que les Allemands. » Pour ce francophile averti, un autre facteur entre en ligne de compte : « La motivation est souvent excessivement élevée chez les joueurs originaires de banlieue. Ils sont déterminés à aller le plus loin possible et forcément, cette mentalité plaît aux dirigeants. »

Contento, Draxler, Trapp et puis c’est tout

Alors que la colonie française ne désemplit pas, de leurs côtés, Diego Contento (Bordeaux), Julian Draxler et Kevin Trapp (Paris) doivent se sentir bien seuls. Pourquoi si peu d’Allemands hésitent-ils à venir tenter l’expérience Ligue 1 ? La réponse se trouve-t-elle exclusivement dans la différence de niveau entre les deux championnats ? Non, répond Michel Pautot, pour qui le scouting est en grande partie responsable : « En France, on se tourne surtout vers l’Afrique du Nord et de l’Ouest pour des raisons historiques et culturelles. Sinon, ce sont plutôt l’Amérique du Sud et les pays d’Europe latine. La langue est bien entendu un facteur déterminant. » Les clubs français s’intéresseraient donc peu aux clubs allemands. Dans le sens inverse, Gernot Rohr croit savoir ce qui rebute autant les Allemands à venir jouer en France : le déficit d’entraîneurs d’outre-Rhin. « À part moi, il n’y a que Franz Beckenbauer et Peter Zeidler qui ont entraîné en France. Et encore, Peter ne connaît que la deuxième division. Je suis sûr que si plus de techniciens venaient sur les bancs français, les joueurs suivraient, car la barrière de la langue disparaîtrait. Jusqu’à présent, quand un Allemand venait en France, c’était surtout parce qu’il avait une connexion avec le pays. Moi, c’était avec Bordeaux que je connaissais bien à cause de mes vacances passées dans la région. Zeidler lui aussi est très francophile et j’en sais quelque chose : c’était mon frère son prof de français ! »

Au-delà de la question du confort, il est bon de rappeler que les Allemands, à l’instar des Anglais, font partie des sportifs qui s’exportent le moins, ou alors dans des clubs de l’élite européenne, comme le montrent les exemples de Draxler à Paris ou de Toni Kroos à Madrid, pour ne citer qu’eux. « Au fond, la France n’a rien de spécial, c’est juste l’Allemagne qui fait figure d’exception dans le football mondial » , conclut Michel Pautot.

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Par Julien Duez

Propos de GR et MP recueillis par JD

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