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Alessio Cerci, enfin sage ?

Par Alexandre Pauwels
Alessio Cerci, enfin sage ?

Aussi doué balle au pied que caractériel et fainéant, Alessio Cerci est un élément difficile à gérer. Mais cet adepte de la punchline mal placée n’a pas encore fait parler de lui depuis son arrivée au Torino. Preuve de maturité ou simple hibernation ?

Difficile de se faire une idée sur Alessio Cerci. Ceux qui ne l’auront vu jouer qu’une fois pourraient se souvenir d’un type énervant, qui marche sur un terrain. Ou d’un véritable crack, intenable sur son côté droit, capable d’étaler les reins par dizaines. Oui, Cerci est irrégulier et dur à cerner. La faute à un caractère de cochon, que le Romain a fait transparaître durant sa récente épopée à la Fiorentina, où il est parvenu, en l’espace de quelques mois, à se mettre tout le monde à dos. Mais de son impulsivité, il ne semble avoir gardé que le bon côté, depuis son arrivée cet été au Torino. Peut-être parce qu’il a enfin trouvé un club qui lui confie les clés du jeu et lui accorde une importance maximale. Sûrement à cause de Giampiero Ventura et de son dispositif taillé pour lui, aussi.

Perturbateur à Florence

Dire qu’Alessio Cerci a foutu un sacré bordel à Florence est un euphémisme. Pourtant, il avait vraiment l’opportunité de s’y imposer. En quête de temps de jeu, il y débarque à l’été 2010 en provenance de son club formateur la Roma et se fait une place au fil des matchs, dans l’ambiance délétère instaurée depuis l’arrivée de coach Mihajlović. Longtemps décrochée en bas de tableau, la Viola remonte en fin de saison, sous l’unique impulsion de son ailier chevelu, auteur de six buts en cinq rencontres pour clôturer l’année. Nous sommes alors en mai 2011, Cerci peut jouir d’un nouveau statut. Il va tout gâcher, avec une interview lâchée à Sport Week : « Les buts sont arrivés, les belles performances… Et les chants des tifosi. Ceux-là qui m’insultaient avec ma femme dans la rue. Maintenant ils m’applaudissent, mais moi, je n’oublie pas. Pourquoi ils ne m’aimaient pas ? Je ne sais pas. Les résultats n’étaient pas bons, l’équipe n’allait pas bien, mais c’était moi l’unique coupable. J’étais la victime expiatoire aussi parce que je suis jeune, et romain. Et les Romains, ils ne peuvent pas les voir. Ils m’ont aussi critiqué parce que j’aime les belles voitures : j’ai une Maserati Gran Turismo, ils me traitent d’arrogant de merde. Si j’ai pensé à partir ? Un paquet de fois, oui. Mais j’ai de la volonté. Du coup, aujourd’hui, je prends les compliments, bien que je n’y crois pas trop. » Évidemment, ce genre de punchline gâche tout. De telle sorte qu’un an après son arrivée, Cerci est à deux doigts de quitter la Fio. Roberto Mancini et Manchester City le draguent, il refuse finalement tout transfert et dit « vouloir faire la paix avec les tifosi » .

On y croira un peu plus d’un mois. Période durant laquelle, à l’instar de son club, Cerci enchaîne les performances. Avant de s’écrouler. Il se met d’abord coach Mihajlović à dos, en l’envoyant chier lors d’une rencontre face à Parme en septembre 2011. Puis, il déçoit le successeur du Serbe sur le banc, Delio Rossi. Fin novembre, alors que le technicien n’est en poste que depuis deux semaines, Cerci sort se la coller en boîte. Sanction. Quelques jours plus tard, il ne pointe pas à l’entraînement. Le type est en Espagne, en train d’acheter une maison : « C’est vrai, j’étais à Formentera. Mais j’avais raté le rendez-vous avec le notaire déjà six fois. Si je n’y étais pas allé pour signer l’acte, j’aurais perdu 300 000 euros. » Du coup, bah, re-sanction. Le pire, c’est que même malgré lui, Cerci attire les emmerdes. En janvier, la Fio est éliminée en huitièmes de Coupe face à la Roma (3-0). Pourtant meilleur buteur de son club sur cette compétition, l’ailier n’a pas joué. Alors, sa muse est montée au créneau sur Facebook : « Pas de Cerci ? Pas de Coupe d’Italie !!! Ahahahah… Ciao ciao Delio et ciao ciao ciao tifosi viola. » Sa relation avec les supporters florentins en prend un nouveau coup. Et s’achève définitivement courant mars, avec une expulsion précoce lors d’un choc face à la Juve, pour un vilain coup de pied à De Ceglie. Expulsion qui conditionnera la suite de la rencontre, finalement perdue 5-0 contre l’ennemi… Ses jours étant comptés, Alessio profitera du stage de préparation à Moena cet été pour fêter avec ses futurs ex-partenaires son 25e anniversaire. Le proprio de l’établissement qui accueillit l’équipe se souvient de verres cassés et du vol de « deux perdrix empaillées, d’une grande valeur affective » . La fin d’une belle histoire.

Ventura et son dispositif pour renaître

C’est donc dans ces conditions qu’il débarque cet été au Torino. Un club qui n’a pourtant pas hésité à se délester de presque 3 millions d’euros pour s’adjuger une copropriété. Soit le plus gros investissement estival du promu. Pour un joueur comme Cerci, irrégulier, impulsif et un brin fainéant sur les bords, ça ressemble fort à une opération suicide. Mais il y a bien une explication, là-dedans. Elle se trouve sur le banc et se nomme Giampiero Ventura. Un entraîneur qui a connu Cerci à Pise durant la saison 2007/2008, saison où l’ailier marquera dix buts et distillera sept passes en 26 rencontres. Autant dire que Ventura est son mentor. Et aussi un homme audacieux qui mise sur l’offensive et sur un dispositif dingo, le 4-2-4. Ce qu’il faisait à Pise, ce qu’il fait aujourd’hui à Turin. Avec un Cerci sur le flanc droit, son vrai poste, comme au bon vieux temps. Il ne fait donc aucun doute que c’est la présence du technicien qui a expédié Cerci tout droit vers le Piémont. « Il avait besoin de trouver de bonnes conditions, surtout mentalement. Nous l’avons pris parce qu’il donnera un grand coup de main » , déclarait Ventura à l’arrivée de son poulain.

Il ne s’y est pas trompé, Cerci est aujourd’hui la pièce maîtresse de l’effectif granata. « À Turin, j’ai trouvé l’environnement idéal pour me relancer. Comme je suis fait, j’ai besoin de me sentir important pour réussir. Et je suis convaincu d’avoir fait le bon choix » , synthétisait récemment l’intéressé dans les colonnes de Tuttosport. Actuellement deuxième meilleur passeur de Serie A, avec quatre assists en douze rencontres, il a aussi marqué un but dimanche dernier… contre la Fiorentina. Il l’a fêté, avant, une nouvelle fois, de prendre son monde à contre-pied : « C’est un but comme les autres. Je suis encore lié à la Fiorentina, et j’y ai de bons souvenirs. » Décidément, Alessio Cerci, ce talent gâché, restera toujours le même.

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Par Alexandre Pauwels

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