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Airs de la Luz

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Airs de la Luz

Début de la phase retour des matchs de LDC pour l'OL ce soir à Lisbonne. Avec un effectif diminué et moins expérimenté. Mais avec une place de leader qui fait oublier la lose des jours de L1 et redonne aux Lyonnais un air plus européen. Suffisant pour décrocher le point qui manque à la qualif' en huitièmes ?

Faut croire que certains airs adoucissent les mœurs : « Les joueurs aiment la musique de la Champion’s League avant le match. On oublie un peu la fatigue. C’est plus facile pour les joueurs de se concentrer dans ce genre de matchs. (…) Je pense qu’on sera bien présents même physiquement » . Claude Puel sait bien que, depuis deux saisons, il n’a jamais trop eu à s’employer pour mobiliser son monde les soirs de Ligue des Champions. Surtout lorsqu’il s’agit, comme ce soir, d’aller gagner une neuvième qualification d’affilée du côté des huitièmes – un nul suffit pour obtenir les 10 points nécessaires à l’affaire.

Au point de considérer les détours par la scène européenne comme une bouffée d’air frais pour un club dans lequel la crise n’en finit plus de menacer. Suffit pour ça de revoir la seconde période du dernier match de championnat face à Sochaux. Une défense centrale qui joue les nonchalantes, un milieu jeune et volontiers brouillon, et Gomis qu’on sent paumé au moment de lancer ses appels. On l’a dit, plus qu’une parenthèse tranquille dans un début de championnat qui secoue, la Ligue des Champions reste encore l’obsession la mieux partagée par tous au sein du club lyonnais. Il n’y a qu’à voir les prestations du taulier de service, Cris, pour lequel on croit deviner une entame de saison sur le mode alternatif, quand il est surtout question d’une tension toute entière portée vers la Ligue des Champions. Comme ça que le jeune premier de la bande, Yoann Gourcuff, s’est mis à recadrer samedi, après l’égalisation sochalienne, son capitaine dont les placements un rien distraits étaient en train de faire boire la tasse à toute une défense.

Un air de jeunesse

Si Claude Puel n’a pas trop de souci à se faire au niveau de l’intensité que ses joueurs seront prêts à mettre dans la partie à Lisbonne, il devra néanmoins composer avec un effectif plus limité qu’a l’aller, niveau expérience notamment. Avec la blessure de Cissokho et avec Källström qui ne parvient à assurer la dépanne au poste au-delà d’une mi-temps, se pose la question du recours à Kolodziejczak. Coincé entre des titulaires blessés (Lisandro, Delgado, Makoun, Toulalan, Ederson) et d’autres un brin moins concernés les jours de L1, Claude Puel a décidé de faire appel lors des deux derniers matchs à la jeunesse montante lyonnaise – avec ses six joueurs ayant pris part à la victoire des U19 en Championnat d’Europe l’été dernier. Le genre de recours qui pourrait être perçu comme un aveu de faiblesse, s’il ne s’agissait pourtant d’un credo que semblent, pour une fois, partager Claude Puel et le reste de la maison, à commencer par Bernard Lacombe. Partout où il est passé, le coach lyonnais a toujours porté la plus grande attention aux équipes réserves où il a pu piocher des joueurs de valeurs, les siennes de préférence : courage, solidarité, don de soi. Un intérêt qui a valu au LOSC comme à l’OL ces dernières années de récolter sous son mandat leurs seuls titres ou presque en CFA.

Bernard Lacombe qui n’aime rien tant que couver et conseiller les jeunes pousses prometteuses ne voit pas cette montée à l’étage supérieur d’un mauvais œil. Il faut se souvenir de toutes ces années pendant lesquels il a annoncé le triomphe de Benzema en qui il a cru revoir ses jeunes années. Reste que cette attention portée à la formation ne s’appuie pas sur la seule tendance de Lacombe à se projeter dans ces petits Gones du coin (Gonalons, Grenier, Pied, Lacazette). Elle repose aussi sur la complicité entretenue avec les entraîneurs chargés de faire grandir cette jeunesse, Robert Valette et Patrick Paillot. Deux anciens compagnons de route avec qui il peut faire revivre à l’occasion son paradis perdu, celui des années 1970. Deux soutiens précieux lorsqu’il a fallu faire de la réserve et de la formation le conservatoire d’un 4-3-3 à sonnettes à mesure que les pros perdaient de vue le sens du collectif et s’en remettaient aux décisions individuelles pour sauver leurs saisons à l’arrache.

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Le genre de tendance qui n’a pas manqué d’agacer Lacombe. Quand son président s’emballait pour la « meilleure saison de l’histoire du club » à la faveur d’une apparition dans le dernier carré de Ligue des Champions et d’une deuxième place en championnat, lui repassait derrière pour faire voler le bilan sur l’air de « On ne peut pas s’en satisfaire ! » . Sorti officiellement de son emploi semi-fictif de Conseiller spécial du président qui, pour l’essentiel, régalait les journalistes à coups d’anecdotes qui ramènent l’histoire de l’OL à hauteur d’homme, il en a remis une couche vendredi dernier, dans un entretien au Progrès : « Vu ce qu’il a subi, Claude Puel est très costaud, on ne lui enlèvera pas ça. Après il y a des choses… On a beaucoup travaillé avant lui, sept titres d’affilée quand même, on n’est pas restés les bras croisés, il faut qu’il le reconnaisse » .

Un air plus ancien

Comme la confirmation que Puel n’est plus le manager qu’on attendait et que le triumvirat Aulas-Lacombe-entraîneur du moment qui a fait les beaux jours lyonnais a bien repris du service. Avec l’idée qu’une autre tendance est également en train de se dessiner, celle d’un exécutif qui aurait pris acte du plaidoyer de Puel d’avant-bilan : « J’ai senti que je pouvais mener, à l’OL, la reconstruction d’un groupe en perte de vitesse (…) Je bosse pour le club à long terme. J’en bénéficierai ou pas » . Autrement dit, Puel s’est vu confier les pleins pouvoirs pour reconstruire. Le retour de Lacombe aux affaires annonce qu’il est temps maintenant de se remettre à penser à un nouveau cycle, victorieux celui-là. Comme ce fut le cas en 1988 lorsqu’il revint au poste de Directeur sportif pour accompagner Domenech lors de la montée en D1. Comme ce fut le cas pour faire le lien entre les années mid-90’s de milieu de tableau et celles en 00 de la domination. Comme ce fut le cas lorsqu’il fallait tailler un effectif à la mesure des nouvelles ambitions du club et flairer les bons coups au Brésil surtout et parfois un peu ailleurs.

Ce soir, malgré une nouvelle confrontation face au Benfica qu’il considère comme la plus délicate, Bernard Lacombe fera comme toujours avec les passages par la Ligue des Champions : il laissera faire Claude Puel et ses hommes. Parce qu’il sait que cette compétition a des vertus que la Ligue 1 n’a pas pour redonner plus de maîtrise, d’assurance et d’expérience à ce 4-3-3 OL’ school qui, dans un monde idéal, devrait permettre à l’OL de dominer le championnat. D’autant que, cette fois, les Lyonnais se déplacent en leaders de leur groupe, après leur carton plein des matchs allers. En dépit de l’absence de Lisandro qui promet des soirées pénibles du côté de l’offensive, l’équipe tient une occasion rare d’évoluer avec cette confiance que Gourcuff appelle de ses vœux pour permettre à l’OL de redonner un sens et une maîtrise à son collectif. Le retour de flamme du jeu qui se pratique depuis les couloirs, avec Bastos et Briand pour reprendre le flambeau de Licha, peut suffire à faire l’affaire. Toujours plus facile de s’en aller goûter à l’air de la Luz dans ces conditions.

Serge Rezza

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