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Ah tiens, Sigthorsson se réveille !

Par Régis Delanoë
Ah tiens, Sigthorsson se réveille !

Le FC Nantes n’est pas passé loin du méchant flop avec son attaquant islandais, recruté l’été dernier pour 5 ans avec l’objectif d’en faire le leader d’attaque. Après une phase aller à 1 but, un physique en souffrance et pas mal de ronchons, le premier bilan était tellement calamiteux qu’il était même question qu’il parte. Puis soudain, le gaillard s’est énervé et a déjà planté deux fois plus en 2016 qu’en 2015. Ô miracle.

S’il y a si peu d’attaquants étrangers à accepter de venir jouer en Ligue 1, peut-être est-ce parce que les salaires sont moins intéressants que chez les voisins. Peut-être aussi est-ce en raison de la difficulté de s’imposer à ce poste en particulier dans ce championnat de France, théâtre des grosses défenses bien compactes, ballet de systèmes tactiques méchamment frileux. À force, sa réputation n’est plus à faire et se confirme dans les faits pour les rares chasseurs de buts qui osent s’aventurer sur les pelouses si densément peuplées de joueurs à vocation défensive. Kolbeinn Sigthorsson par exemple, arrivé l’été dernier au FC Nantes en provenance de l’Ajax, dressait ce premier constat sur le football de son nouveau pays d’adoption, en décembre dans une interview accordée à Ouest France : « Je suis simplement déçu par le fait que la Ligue 1 soit autant axée sur l’aspect défensif. Il y a parfois un mur épais devant le but. En France, on te demande d’abord de te concentrer sur le repli défensif avant de regagner le ballon. » Ah, c’est sûr qu’il y a de quoi être déstabilisé quand on passe de la chatoyante Eredivisie à la grillagée Ligue 1. De l’Ajax, éternel parangon du football total, aux Canaris de Der Zakarian qui ont définitivement remisé au grenier le jeu à la nantaise. Ce n’est pas excuser l’Islandais que de penser que la difficile transition peut s’expliquer par cette nécessaire adaptation à un nouveau style de jeu, un quasi-changement de philosophie, de religion.

Du nouveau Djordjevic… à Klasnić

Il avait la pression en plus, le garçon. Quand il déboule à La Jonelière, son nouveau boss Waldemar Kita spoile à la presse : « Notre ami islandais sera notre leader d’attaque.(…)Il est meilleur que Djordjevic. Plus physique, plus technique. Un buteur, et un travailleur. » Meilleur que Djordjevic, l’homme aux 20 buts en L1 avec la liquette jaune sur les épaules lors de la saison 2012/2013 ? Une comparaison flatteuse, un brin péremptoire, qui fait naître de grandes attentes chez les supporters. Ça fait saliver, mais en même temps, ça colle la grosse pression à la nouvelle recrue, laquelle a très largement déçu pour ses premiers mois en France, marquant un seul but sur l’ensemble de la phase aller, en championnat le 4 novembre contre Nice. Les performances d’un joueur ne se jugent pas uniquement avec des statistiques, mais même dans le jeu comme dans l’état d’esprit, il a fait naître le doute : pataud, à court physiquement (4 matchs complets seulement), agacé (un rouge dans le derby contre Rennes) et parfois agaçant, impatient autant qu’indolent. Remiseur correct, certes, plutôt intelligent dans ses choix, mais globalement, l’intégration aurait clairement pu mieux se passer, même quand on sait combien c’est difficile pour un attaquant étranger de se faire à la L1. Le doute s’est installé. Le FC Nantes se serait-il trompé ? Était-il bien raisonnable de signer 5 ans un garçon au palmarès certes bien rempli (triple champion des Pays-Bas), mais connu pour sa fragilité physique ? Épaule, malléole, genou… Les pépins physiques se sont accumulés du temps d’Amsterdam au point qu’il n’est jamais vraiment parvenu là-bas à faire une saison complète (la seule où il a été épargné : 2013/2014, avec 30 matchs disputés pour 10 buts marqués). C’est d’ailleurs une nouvelle blessure traînant à un genou qui l’aurait empêché d’être au top jusque-là à Nantes. Au point que lors des vœux de Kita début janvier, ce n’est plus d’une comparaison avec Djordjevic dont il était question, mais d’une beaucoup moins flatteuse avec Ivan Klasnić…

45 minutes référence contre Bordeaux, en attendant mieux

« Lors des premiers mois, c’était difficile d’être positif. Je suis resté longtemps à l’hôtel, je n’arrivais pas vraiment à me débarrasser de cette blessure… C’est pour cela que je n’étais pas aussi performant que ce que j’aurais voulu. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’arriver là où je veux être » , reconnaissait, lucide, Sigthorsson, lors d’une interview accordée il y a quelques jours. Le taciturne Islandais s’épanche désormais plus volontiers à la presse en de début d’année 2016, car la réussite est de nouveau au rendez-vous. Entré en jeu à 20 minutes de la fin contre Saint-Étienne pour le premier match de la phase retour, il inscrit 7 minutes plus tard le but de la victoire. De nouveau remplaçant, mais entré en jeu cette fois dès la mi-temps au Roudourou, il contribue à déstabiliser la défense guingampaise pour le but de l’égalisation à 2-2. Cette fois titulaire face à Bordeaux le week-end dernier, il ouvre la marque dès l’entame et dispute une première période de très haut niveau avant de piocher un peu plus au retour des vestiaires et de sortir sous les applaudissements de la Beaujoire à l’entame du dernier quart d’heure. Pour voir un Sigthorsson disputer un match de référence plein et entier, il va encore falloir attendre, mais il y a cette fois matière à se montrer enfin optimiste. « Il y aura un nouveau Kolbeinn en 2016 » , assurait-il dans les colonnes de Ouest France le 12 janvier. Il se pourrait bien qu’il ait raison, le bougre.

Dans cet article :
Le FC Nantes pourrait être sanctionné d'une lourde amende à cause des fumigènes
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