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Abidal, héros de la Résilience

Par Chérif Ghemmour
Abidal, héros de la Résilience

C'est officiel : Éric Abidal (35 ans) a mis fin à sa carrière professionnelle au siège de l'Olympiakos. Quelques jours après l'arrêt de Thierry Henry, c'est une autre figure du foot français qui raccroche les crampons. Hommage au combattant…

La vie, la mort. La mort, la vie… Quand on a survécu à cet entre-deux éprouvant, on consacre ensuite, paraît-il, son existence à l’essentiel. À la mi-mai 2011, Éric déclare lors d’une conférence de presse à Barcelone qu’il va vendre toutes ses voitures (Porsche, Bentley, Audi, Mini, etc.). L’argent récolté financera des centres de SDF et aidera à payer les soins coûteux d’enfants cancéreux. « Tout s’est écroulé quand j’ai appris pour ma tumeur. Je n’en avais plus rien à cirer du foot. Le plus important, c’est la famille. Une voiture ne t’apporte rien. Alors, à présent, je veux être un exemple et faire quelque chose de bien avec cet argent. » La vie, la mort. La mort, la vie… Plus que la religion – Éric est musulman – ou alors, « en plus de la religion » , c’est l’expérience tragique vécue trois mois plus tôt qui l’a réellement détaché des contingences matérielles. Le 15 mars précédent, il avait révélé s’être fait diagnostiquer une tumeur au foie. La nouvelle très grave avait quasiment signé la fin de sa carrière avant son opération chirurgicale prévue deux jours plus tard. Et pourtant… Le 3 mai, il réintègre le groupe catalan pour affronter le Real Madrid en demie retour de Ligue des champions où il remplace Puyol à la 90e minute sous les acclamations du Camp Nou. Le 28 mai, il disputera la finale de C1 contre Manchester United à Wembley (3-1). On se souviendra de Puyol et Xavi, les capitaines habituels, ajustant le brassard à Abidal afin qu’il soulève le trophée deux mois seulement après son opération.

La 22e minute

En mars 2012, le déjà miraculé devra subir une greffe du foie qui le condamnera cette fois-ci pour de bon à l’arrêt définitif de sa carrière. Et pourtant… Le 6 avril 2013, soit 402 jours après son dernier match, il fait son retour en match officiel dans l’équipe première du Barça contre Majorque (5-0) en remplaçant Gerard Piqué. C’est en véritable miraculé qu’Éric Abidal aura marqué l’histoire récente du foot. Un cortège d’images fortes et d’émotions a accompagné depuis trois ans, et sa vie, et sa carrière. Les innombrables messages de soutien ont afflué du monde du foot, des socios et des anonymes. Tels les clameurs « Abi ! Abi ! » et les applaudissements du Camp Nou à la 22e minute des matchs durant son absence des terrains – le 22 est le numéro d’Éric – jusqu’à ce maillot floqué « Courage, Abidal ! » revêtu par les joueurs de l’éternel rival madrilène. Un vrai élan de sympathie à une époque qui convoque les larmes artificielles et l’affliction sur commande. Cette dramaturgie footballistique rare s’explique aussi par la concomitance de l’autre grande tragédie du Barça contemporain : le cancer, puis la mort de Tito Vilanova, qui avait aussi coaché Éric… Le lien fort, aussi émotionnel que sportif, indiquerait qu’Éric Abidal soit amené à rejoindre l’encadrement des jeunes au FC Barcelone, comme il l’a rappelé lors de son allocution en direct de l’Olympiakos : « J’ai eu des sollicitations du Barça. Mais je n’ai pas reçu d’offre de contrat. » Il a aussi ajouté sans préciser : « Mon futur sera proche de l’Olympiakos » .

À son apogée sous Guardiola

De la carrière sportive, on retiendra la consécration tardive, à 25 ans, à l’OL (2004-2007), dû au parcours atypique de celui qui n’était pas passé par les centres de formation. C’est en 2000 qu’il avait quitté les amateurs de Lyon-Duchère pour l’AS Monaco. Son coach et ange gardien, Claude Puel, l’emmènera avec lui au LOSC (2002-2004) où il se révélera pour de bon. Au point, donc, d’atterrir dans le club de sa région natale, l’Olympique lyonnais où il connaîtra les titres (champion 2005, 2006, 2007) et l’équipe de France (67 sélections). Considéré comme défenseur polyvalent pouvant jouer dans l’axe ou latéral gauche, il explosera à l’OL dans le couloir gauche où il pistonne à merveille avec l’excellent Malouda. C’est d’ailleurs en duo à bâbord qu’ils disputeront toute la grande Coupe du monde 2006 en Allemagne (finaliste malheureux). Mais c’est au Barça (2007-2013) qu’il va prendre une envergure encore plus considérable en remplacement du latéral gauche « Gio » van Bronckhorst reparti au pays. Gaucher très technique à la passe sûre, il va s’insérer dans le dispositif tactique très précis de Guardiola arrivé en 2007-2008. Capable de jouer dans les petits espaces, à l’aise dans les dédoublements de passes à une touche de balle, il va aussi apporter sa pointe de vitesse remarquable à la fois devant et derrière. Destiné comme Alves à droite à étirer la défense adverse, il sait déborder et centrer, remplissant son quota de passes décisives. Derrière, surtout, il joue les chiens de garde dans ses replis ultra rapides, que ce soit dans son couloir ou même dans l’axe défensif. Le faux maigrichon – 1m86 et une musculature impressionnante, maillot enlevé – à l’endurance étonnante est intraitable dans les duels et commet peu de fautes. Petit bémol : ses sautes de concentration légendaires, qui le disqualifieront logiquement au moment de le faire jouer dans l’axe. Notamment avec les Bleus, que ce soit à l’Euro 2008, au Mondial 2010 ou bien enfin en barrages contre l’Ukraine à Kiev en novembre 2013 (0-2).

Le seul relaxé de l’épreuve Knysna

Abidal restera donc dans les mémoires comme un excellent latéral gauche. Pour preuve, son palmarès phénoménal avec le Barça (cf. les 6 titres majeurs en 2009). À ce propos, il demeure le joueur français qui a le mieux réussi au Barça. Pour rappel, la « malédiction » qui a souvent frappé les joueurs hexagonaux à Barcelone n’a épargné que Lucien Müller, Ludovic Giuly, Thierry Henry et lui. Reste que… La malédiction de Knysna ternira son image. Considéré à tort ou à raison (le saura-t-on jamais ?) comme faisant partie des meneurs de la grève, il sera « jugé » en août 2010 par les instances du foot français, au même titre qu’Anelka, Évra, Ribéry et Toulalan. À la différence des autres précités, il sera le seul relaxé après avoir convaincu le conseil lors de son interrogatoire. Mais le mal est fait : seule la terrible épreuve médicale qu’il traversera atténuera grandement le ressentiment de la France du foot à son encontre. En tout cas, Laurent Blanc et Didier Deschamps n’hésiteront pas à l’appeler chez les Bleus, et c’est sa longue convalescence au printemps 2012 qui le privera de l’Euro en Pologne-Ukraine. La nouvelle génération montante de défenseurs axiaux (Sakho, Varane, Mangala), ainsi qu’une saison 2013-2014 à l’AS Monaco pas pleinement aboutie auront également raison de son rêve ultime de disputer le Mondial 2014 au Brésil. Ses engagements caritatifs en direction des maladies graves l’avaient récemment accaparé au point de le faire basculer dans « l’autre vie » , celle de l’après-foot. C’est pourquoi il a préféré écourter le contrat qui le liait à l’Olympiakos depuis cet été. Le compétiteur acharné attaque depuis aujourd’hui les matchs retour difficiles de son existence. Mais comme on sait que le gars n’a jamais rien lâché…

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