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À quand un Mondial ou un Euro en Italie ?

Par Valentin Pauluzzi
À quand un Mondial ou un Euro en Italie ?

Il y a 25 ans, l'Italie organisait sa dernière grande compétition estivale. Elle a retenté le coup deux fois depuis, mais s'est pris des grosses portes à cause du retard accumulé au niveau de ses infrastructures.

« Notti magiche, inseguendo un gol, sotto il cielo di un’estate italiana » (Nuits magiques, à la poursuite d’un but, sous le ciel d’un été italien) chantaient Edoardo Beñato et Gianna Nannini. C’était il y a 25 ans, déjà, et l’Italie était le centre du monde, puisque pays organisateur de la 14e Coupe du monde. Toto Schillaci étonnait la terre entière et menait la Nazionale jusqu’au dernier carré et l’élimination aux tirs au but contre l’Argentine. Le football italien venait de remporter les trois coupes d’Europe et exerçait une domination tyrannique sur le continent. Il était tout simplement l’exemple à suivre. Ce qu’il ne savait pas encore, c’est qu’il allait louper un virage décisif : celui des stades.

Les investisseurs étrangers tentent de rattraper le gâchis de 1990

Douze stades avaient accueilli la grande messe du football. Le Renato D’all’Ara de Bologne, le Sant’Elia de Cagliari, le Comunale de Florence, le Luigi Ferraris de Gênes, le San Paolo de Naples, le Giuseppe Meazza de Milan, la Favorita de Palerme, l’Olimpico de Rome, le Bentegodi de Vérone et le Friuli d’Udine, tous rénovés pour l’occasion. On ajoute carrément un troisième anneau à San Siro. Enfin, le Delle Alpi de Turin et le San Nicola de Bari naissent des entrailles de la terre. Un investissement colossal qui a d’ailleurs éveillé les suspicions de la justice italienne dans certains cas. Un quart de siècle plus tard, la plupart de ces enceintes sont considérées comme vétustes, inadaptées et ont besoin d’un bon coup de neuf. Le San Nicola de Bari est lui une véritable cathédrale dans le désert avec un club abonné à la Serie B, tandis que le Delle Alpi a déjà disparu pour laisser place au Juventus Stadium. 16 ans d’existence, record à battre.

La Vieille Dame a montré l’exemple avec les stades de propriété, l’Udinese l’a suivi en rénovant quasiment à neuf son Friuli, et surtout, en supprimant l’inutile piste d’athlétisme présente dans de nombreux grands stades italiens, car on attend toujours le nouveau Pietro Mennea. D’autres tentent de tenir le rythme, notamment les investisseurs étrangers. À Rome, James Pallotta a présenté leur projet définitif. Il s’agira de construire un quartier entier à Tor di Valle dont une enceinte de 52 000 places. Nuance importante, elle appartiendra au président américain et ses investisseurs, et non à la Roma qui devra payer un loyer. Le Milan, lui, compte sur son nouveau copropriétaire pour pouvoir accélérer le chantier lorsque la commune validera (ou pas) son projet de détruire l’ancienne Foire pour y construire un stade à quelques mètres du nouveau siège. D’autres se contenteront d’un sérieux lifting, comme l’Indonésien Thohir pour San Siro et le Canadien Saputo pour le Dall’Ara de Bologna. C’est aussi dans les petits papiers de De Laurentiis pour le San Paolo et Ferrero pour le Ferraris. Mais pour tous, il s’agit encore de simples projets.

Affluences basses et candidatures inadéquates

Ces infrastructures vétustes, l’Italie les paye cher. Au niveau de l’image, mais aussi des affluences qui ne décollent pas au-delà des 23 000 spectateurs de moyenne. Seule la Juve réussit à remplir son stade régulièrement avec un 33 400 sur les 42 000 places disponibles, ce qui fait d’elle la numéro 2 derrière la Roma et ses 34 700, mais avec un stade quasiment deux fois plus grand. L’Inter est à 32 500 (contre 46 000 la saison précédente !) et le Milan quelques centaines plus bas, le troisième anneau de San Siro est déjà pratiquement superflu, puisqu’ouvert en de très rares occasions. Dans l’ensemble, le taux de remplissage dépasse tout juste les 50% contre les 95% de la Premier League et les 92% de la Bundesliga. L’Italie est peut-être le seul pays au monde où l’on veut construire des nouveaux stades plus petits que les précédents.

Un peu trop confiant, le gouvernement italien avait présenté deux candidatures pour organiser un Euro. Pour l’édition 2012, l’Italie sort vainqueur au premier tour devant le duo Hongrie/Croatie, elle s’inclinera finalement au second avec 4 voix, soit moitié moins que la Pologne et l’Ukraine. Elle retente sa chance quatre ans plus tard et présente 12 villes candidates parmi lesquelles 9 seraient choisies, à 6 d’entre elles est reliée la mention prévoyant un possible nouveau stade, Florence, Rome, Naples, Palerme, Gênes et Milan. C’était en 2009, aucun n’a poussé depuis. L’Italie subit d’ailleurs une véritable humiliation puisqu’elle est éjectée dès le premier tour, ses 23 voix sont insuffisantes contre les 38 de la Turquie et les 43 de la France qui l’emportera, en profitant pour créer 4 nouveaux stades. Comme l’Allemagne en 2006 ou l’Angleterre en 1996. L’Espagne, elle, n’a pas attendu avec un Nou Mestalla, Nou San Mamés et La Peineta de l’Atlético Madrid. Après ces deux cinglants revers, l’État italien a décidé de miser sur les J.O 2024 à Rome. À la tête du comité promoteur, un certain Luca di Montezemolo, déjà président du comité d’organisation du Mondial 1990. Et donc co-responsable du gâchis qui en découla…

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