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On était à l’inauguration du nouveau Clairefontaine

Par Maxime Feuillet
On était à l’inauguration du nouveau Clairefontaine

Le Centre National du Football de Clairefontaine fait peau neuve avant d’accueillir l’équipe de France pendant l’Euro 2016. Didier Deschamps, Noël Le Graët et de nombreuses personnalités de la FFF participaient à cette inauguration, vendredi, sous le ciel changeant et la pluie des Yvelines.

La gare de Rambouillet est bien vide en cette douce matinée d’avril. Seuls quelques passagers de la ligne N des trains de banlieue franciliens, montés à Paris-Montparnasse, rejoignent la poignée de collégiens et lycéens qui attendent leur bus sur le parvis de la gare. Olivier Pochet, chauffeur de taxi dans la sous-préfecture des Yvelines, patiente quant à lui au volant de son imposant 4×4, à l’affût des clients. Ce quadra ne se montre nullement surpris lorsque nous annonçons notre destination : Clairefontaine, Centre National du Football. « On travaille avec eux au quotidien, explique-t-il. Souvent je conduis des jeunes qui viennent faire des stages ou des détections là-bas. Il faut dire que ce n’est pas super facile d’accès, c’est un petit peu paumé au milieu de la forêt. »

Une poignée de kilomètres plus tard, Olivier pénètre dans la petite bourgade assez cossue de Clairefontaine-en-Yvelines, 818 habitants, traversée d’est en ouest par la départementale D27. Juste avant la sortie du village, à quelques encablures du Château Ricard, ancien lieu de rassemblement du XV de France, l’accès à un chemin sur la gauche de la route est protégé par des barrières et trois agents de sécurité. Une fois les vérifications d’usage effectuées, le taxi peut s’enfoncer dans le domaine de Montjoye, résidence de l’équipe de France de football depuis 1988. Olivier achève son trajet quelques hectomètres plus loin, devant la porte réservée à l’entrée presse de Clairefontaine. Il faut là encore montrer patte blanche et décliner son identité à plusieurs reprises, avant de pouvoir récupérer sa précieuse accréditation.

Un tout nouvel outil dédié à la formation

Le fléchage spécial « Inauguration Clairefontaine / 8 avril 2016 » incite les visiteurs à passer devant les résidences Avenir, Elite et Espoirs, destinées à accueillir les sélections de jeunes, et laisse ensuite entrevoir l’immense réplique du trophée de la Coupe du monde qui trône dans les jardins du domaine de Montjoye depuis 1998. L’ensemble des invités pour l’événement se regroupe sous un immense préau balayé par les vents. Les journalistes déjà présents sur place discutent entre confrères, installent leurs caméras sur l’estrade prévue à cet effet ou bien lisent la presse du jour, à proximité des nombreux parasols chauffants installés pour l’occasion. Non loin de ces préparatifs, Noël Le Graët, président de la FFF, échange avec Jean-Pierre Escalettes, l’un de ses prédécesseurs autour de croissants, pains au chocolat et cafés chipés sur le très large buffet petit-déjeuner. Les deux hommes, complices, sont vite rejoints par Didier Deschamps et son adjoint Guy Stephan. Après avoir serré une dizaine de poignées de mains et claqué autant de bises, le sélectionneur des Bleus s’entretient en aparté avec son président Nöel Le Graët. La main de la Desch est, comme à son habitude, collée à sa bouche pour cacher ses propos des caméras ayant surpris l’échange. Pierre Mankowski et Bernard Diomède, respectivement sélectionneur des Espoirs et des U17, participent à la réception tout comme Frédérique Jossinet, vice-championne olympique de judo, aujourd’hui responsable du secteur féminin à la FFF. Le préau se remplit vite et le discours des officiels commence sous un ciel de plus en plus menaçant.

Jacques Rousselot, président de Nancy et membre influent du comité exécutif de la Fédération, est le premier à prendre la parole : « Aujourd’hui est un grand jour. Inaugurer ce CFC comme on l’appelle, Centre de Formation et de Conférences, pas Canal Football Club hein, c’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, plaisante-il avant de reprendre son sérieux. Une idée qui est apparue en 2008, qui a pu se construire en dix-huit mois seulement grâce au formidable travail des architectes, des maîtres d’œuvre, des ouvriers et de toutes les personnes qui ont permis la réalisation de ce dossier. » Car oui, l’événement du jour au Centre National du Football (CNF), c’est cette inauguration du Centre de Formation et de Conférences. Un outil ultra fonctionnel de 5200 m2, répartis sur trois étages, censé symboliser le renouveau de Clairefontaine. Un bâtiment à l’architecture moderne et épurée qui a été conçu pour abriter l’administration du CNF, la Direction Technique Nationale et l’Institut de Formation. Ces services disposent à l’intérieur du CFC de deux amphithéâtres de 250 et 110 places, de six salles de réunion, d’un ensemble de bureaux et d’espaces médias et salles de montage. Au rez-de-chaussée, un immense salon de 600 m2, l’espace Jules Rimet, jouxte un espace muséal de 300 m2 sur l’histoire de l’équipe de France.

« Au gouvernement, cette équipe nous donne entièrement satisfaction »

Le président Rousselot laisse ensuite la parole au DTN François Blaquart, qui place quelques mots sur ce « fantastique nouvel outil de formation » avant de comparer Clairefontaine à « une tour de contrôle qui régule le déploiement et le développement de la formation sur l’ensemble du territoire » . Blaquart s’efface au profit d’un Didier Deschamps très attendu par l’assistance. Au même instant, les premières gouttes de pluie commencent à tomber sur la scène. On ouvre les parapluies chez les officiels, tandis que Didier Deschamps, amusé par la situation, attaque son discours : « Se retrouver ici, c’est toujours particulier. Clairefontaine c’est un endroit riche en émotions qui représente beaucoup de bonheur pour moi. J’y suis revenu pour passer mes diplômes d’entraîneur, c’est aussi ça Clairefontaine. La maison du foot français, de l’équipe de France, on s’y sent chez nous » Une hôtesse vient enfin l’abriter de la pluie. Deschamps la remercie et poursuit : « Ici, les conditions de travail sont de top niveau. Entre les infrastructures, les terrains qui ont été récemment refaits et l’hébergement, les conditions sont optimales pour préparer l’Euro 2016. » La foule applaudit. Deschamps quitte l’estrade avant que Noël Le Graët ne s’y installe. Le président de la FFF salue en premier lieu la mémoire de Fernand Sastre, ancien directeur de la Fédération et principal instigateur du projet CNF à Clairefontaine dans les années 1980. Le Breton continue : « Clairefontaine, ce n’est pas seulement la maison de l’équipe de France A. C’est aussi les sélections de jeunes, les féminines, la formation, des stages de sélections, des séminaires. C’est un outil pour l’ensemble du football français, une référence. »

Le secrétaire d’État chargé des Sports, Thierry Braillard, une main dans la poche, l’autre tenant le parapluie, prend la relève : « Comme le dit le proverbe, inauguration pluvieuse, inauguration heureuse. J’espère que ce sera bon signe pour l’avenir et pour l’avenir de Clairefontaine. » En l’absence du ministre des Sports Patrick Kanner, Braillard enchaîne plus solennellement : « Au gouvernement, cette équipe nous donne entièrement satisfaction. Ramenez-nous la Coupe d’Europe mon cher Didier, sachez que vous avez notre entière confiance. » Plus de polémique gouvernementale sur le cas Benzema. Le secrétaire d’État souligne plutôt le beau travail de la FFF dans la féminisation du sport avec le cap des 100 000 licenciées récemment franchi : « On apprécie beaucoup ce que vous faites à la tête de la Fédération. Vous faites un travail formidable » , lance-t-il à Noël Le Graët, avec un accent trahissant ses origines lyonnaises. Les discours s’arrêtent en même temps que la pluie. Les officiels coupent le ruban inaugural du nouveau CFC, qui se dévoile enfin au loin, avant de venir répondre aux questions des médias.

Guy Stéphan photographe, « billard Benzema » et disque de Jöel Bats

Couac pour Thierry Braillard qui confond Just Fontaine avec l’ancien président Claude Simonet, avant de reprendre son speech face aux journalistes : « Nous sommes enclins à être optimistes. Oui, je crois à la victoire finale. Après ce que nous avons vécu ces derniers mois, le pays a besoin d’un engouement populaire. Il faut qu’il y ait un élan patriotique derrière cette équipe. Je pense que les Français pourraient être le 12e homme. » On se bouscule ensuite, lorsque Noël Le Graët et Didier Deschamps arrivent devant les micros. Mais le sélectionneur des Bleus ne restera que quelques instants dans cette zone mixte improvisée, puisque Philippe Tournon, l’emblématique chef de presse des Bleus, surveille l’heure avec attention : « Il faut y aller, on a un direct télé ensuite. » Les journalistes descendent alors découvrir ce fameux nouveau CFC. Des citations inspirantes de Socrate, Aimé Jacquet, Albert Camus, Pierre de Coubertin, Michael Jordan ou Zinédine Zidane tapissent les murs du très lumineux hall d’entrée. Petit à petit, l’espace Jules Rimet se remplit et les buffets-traiteurs sont rapidement pris d’assaut. Fernand Duchaussoy, ancien dirigeant de la FFF, tente de s’y frayer un chemin tandis que Jöel Müller et Pierre Mankowski échangent non loin d’un mathusalem de champagne (6 litres, 15 kilos). Guy Stephan joue quant à lui les photographes de luxe pour les fans venus demander une photo avec Didier Deschamps.

De l’autre côté du salon, Jean-Pierre Escalettes amène le dessert à sa compagne, avant de s’asseoir « pour la première fois depuis la voiture » , comme il le lui confie avec attendrissement. Thierry Braillard, quant à lui, échange avec des journalistes et accepte un direct avec beIN Sports – direct qui ne s’effectuera qu’une dizaine de minutes plus tard, la faute à de nombreux problèmes techniques, agaçant quelque peu le journaliste de la chaîne.

La journée présentation de Clairefontaine s’achève par la visite complète du domaine, du centre médical aux terrains d’entraînements en passant par la résidence de l’équipe de France A ou le musée des Bleus. Le Château, l’antre des Bleus, possède ainsi quatre salons au rez-de-chaussée, qui font office de lieu de vie : salle de réunions, salle à manger ou espace détente avec baby-foot, désigné par l’entreprise de Mathieu Debuchy et billard américain dont les règles ont été réinventées par Karim Benzema (et où la défaite peut coûter jusqu’à 150 euros). Des amendes plus officielles touchent aussi les joueurs s’ils se pointent en retard au repas ou si leur téléphone sonne pendant celui-ci dans le salon Roger Lemerre. 500 euros à chaque fois, punition doublée les jours de match. L’argent de la cagnotte est ensuite redistribué à des œuvres caritatives. Quant au tout nouveau musée des Bleus, il abrite sur 300 m2, tous les souvenirs marquants liés à l’histoire de l’équipe de France. On y retrouve ainsi d’anciens maillots d’époque, des ballons de matchs historiques, des coupures de presse inoubliables mais aussi les 45 tours « Soli solitude » de Jöel Bats et « Sacré Marius » de Marius Trésor ou même un siège du stade de Montevideo où s’est déroulé la première Coupe du monde. Un espace spécial « 12 juillet 1998 » expose par ailleurs une réplique de la Coupe du monde, ainsi que le planning de ce fameux « Dimanche 12 » sur le paperboard préparé le matin même de la finale par le staff d’Aimé Jacquet. Un musée qui espère secrètement accueillir un nouveau trophée dans ses vitrines : la coupe Henri-Delaunay qui sera remise au vainqueur de l’Euro le 10 juillet prochain au Stade de France, à l’autre bout de la ligne N des Transiliens et de la gare de Rambouillet.

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